dimanche 30 août 2009

Trek dans le cañon del Cotahuasi

Nous voilà rentrés du canyon de Cotahuasi.
Ce canyon se situe à 200 km d'Arequipa, à vol de condor et il n'y a pas de route digne de ce nom qui y mène, seulement une piste. Il faut donc compter environ 14 heures de bus pour s'y rendre, et comme ils ne font la route que de nuit, je vous laisse imaginer l'état de fatigue à l'arrivée! L'avantage, c'est que peu de touristes osent s'aventurer dans ces contrées lointaines (nous en avons seulement croisés 2).
C'est le canyon le plus profond du monde avec des sections de 3 300m de dénivelé, soit environ deux fois plus que le canyon du Colorado. Il abrite plusieurs villages traditonnels, sans électricité et quelques peu isolés puisque pour la plupart aucune piste ne permet d'y acceder en véhicule: il ne reste que les jambes et les ânes!
Nous avons donc passé 5 jours à marcher, en découvrant chaque jour des paysages extraodinaires, des gens formidables et des curiosités fort curieuses:
-une fête diurne très alcoolisée à Pampamarca (où les villageois, très accueillants, nous ont "forcé" à boire!);
-un condor pris en photo en flagrant délit de déjection;
-le village de Huarhua (3315m) situé sur un replat bordé de profondes ravines et sa mine de sel (que nous avons eu la chance de visiter);
-des chemins en balcon vertigineux;
-la chute de Sipia haute de 150m;
-des forêts de cactus géants (jusqu'à 7m!), parfait pour pique-niquer à l'ombre;
-des oasis fertiles où poussent bananes, papayes, citrons verts, oranges, mangues...;
-une source d'eau chaude thermale (30-35 degrés), idéale pour se laver après 4 jours de marche...;
-des tombes pré-incas où reste encore des ossements humains;
-sans oublier les rencontres: les villageois totalement "bourrachos" de Pampamarca, la jeune docteur de Huarhua qui nous a permis de dormir dans son centre de santé, la gentille famille de l'oasis de Sipia qui nous a vendu des oeufs pour manger et chez qui nous avons pu planter la tente, les villageois de Velinga qui nous ont offert l'hospitalité et fait gouter les alcools locaux, le "bourracho" de Quechualla qui était heureux de nous inviter chez lui et de nous parler de Alain Delon et Jean-Paul Belmondo même si nous ne comprenions pas grand chose et tous les autres que nous avons croisés seulement quelques minutes mais qui prenaient plaisir à discuter...
Mais ce trek n'aurait pas été ce qu'il était sans les gros sacs sur le dos, une température élevée, et un manque de nourriture bien présent: nos repas ont été bien frugals. Le matin et le midi, on devait se contenter d'un avocat pour deux et de quelques fruits. Le premier soir était un repas de fête: pâtes et 2 oeufs brouillés... Le second soir, ceinture: 1 oeufs au plat et un demi pain chacun. Le troisième soir, une omelette de 2.5 oeufs chacun avec 2 pommes de terre et un bout de fromage. Et les deux derniers soirs, repas chez l'habitant où forcement, nous n'avont pas manger le foie de porc et autres bizarreries que nos estomacs de gringos n'auraient certainement pas surportés!
Mais tout ça a fait de ce trek un super trek, certainement le meilleur depuis le début de notre voyage!
Et hier soir pour se rattraper, nous avons fait une énorme fondue alpinoandine!!!






















samedi 22 août 2009

Arequipa: couvent de Santa Catalina et visite à Juanita, princesse des glaces

Pour découvrir Arequipa, nous avons choisi de commencer par le couvent de Santa Catalina de Siena, une ville dans la ville, de 20 000 m2 avec ses ruelles, ses places, sa fontaine... Ce couvent à été construit par les conquistadors en 1570. Il accueillait des femmes d'origine sociale diverse qui entraient au couvent pour devenir des religieuses en abandonnant à jamais leurs familles...
Les batiments sont construits en sillar, une pierre blanche d'origine volcanique. Puis les murs sont peints de couleurs vives. C'est un vrai régal pour les yeux!















Visite a Juanita, princesse des glaces:
Le museo Santuario d'Arequipa conserve précieusement, au froid, le corps congelé de Juanita, princesse des glaces, découverte en 1995, au sommet du volcan Ampato (6310m).
Juanita fait partie des nombreux enfants sacrifiés, retrouvés au sommet des montagnes andines (une vingtaine d'enfants retrouvés de l'Equateur à l'argentine).
Ces sacrifices humains étaient proférés sous l'empire Inca, pour apaiser les dieux lors de catastrophes naturelles: éruptions volcaniques, séismes, sècheresse, ou même quand l'Inca tombait malade.
L'enfant élu était choisi dès la naissance dans une famille de haute caste. Il recevait la meilleure éducation et devait rester pur jursqu'au jour de sacrifice pour pouvoir se présenter devant les dieux.
Vers l'âge de 13 ans, Juanita a été présentée à l'Inca Pachacatec à Cusco avant d'entamer son ultime voyage, accompagnée de sa famille, lors d'une procession festive fortement arrosée, jusqu'à l'Apu (divinité de la montagne) Ampato choisi par l'Inca.
Nous n'avons pas de photo à vous montrer car les appareils étaient interdits...
Aujourd'hui nous partons au canyon de Cotahuasi, soit disant le plus profond du monde, à quelques 14 h de bus, sur une piste cabossée d'Arequipa. Retour prévu dans une semaine!
Hasta luego!

vendredi 21 août 2009

Ascension du Nevado Chachani (6075m)

Depuis la ville blanche d'Arequipa, la vue sur les volcans dominant la cité est saisissante.
Il n'en fallait pas plus pour réveiller en nous nos ardeurs de Pyrénéistes endormis!

Aussi, nous nous dirigeons rapidement vers une agence de tourisme avec la mention "free tourist information" pour prendre les indications indispensables à notre projet d'ascension. Apres quelques minutes de discussion, on déchante assez rapidement: il est en effet nécessaire de monter au camp de base au pied du Chachani à 5000m en 4x4 du fait de la pénibilite de l'acces et surtout du manque d'eau. L'agence demande 140 dollars US pour le transport... C'est beaucoup trop pour la bourse dégarnie d'un crochu auvergnat et d'une tarbaise en congé sabbatique!
Le temps est un bien précieux, mais de ce coté là nous sommes plutot riches. Aussi nous décidons d'écumer les agences de la ville et trouver une solution qui nous convienne mieux. Apres 3 heures de recherche, nous trouvons enfin ce que nous cherchons: un groupe part faire l'ascension du Chachani avec un guide le surlendemain et nous soumettons l'idee d'occuper les 2 places restantes dans le 4x4... Là, le tarif est bien plus raisonnable! Nous louons à l'agence crampons et piolets pour une somme modique.

Place a l'ascension: arrivée au camp de base a 5100m après 4 heures de piste poussiereuse et défoncée, et 1 heure de marche, la forme est plutot au RDV. Une merveilleuse idee (?) vient a germer dans nos esprits pleins d'entrain: ne serait-ce pas plus beau d'arriver au sommet du Chachani pour un lever de soleil a 6075m d'altitude?
1h45: le réveil sonne, il fait un froid de canard (-3 degrés dans la tente à l'abri du vent). Nous rangeons le materiel et nous partons sans dejeuner, le froid et l'heure matinale ayant eu raison de nos estomacs noués.
C'est à la lueur de la frontale que nous cherchons le chemin, quelques cairns (petites tours de rochers empilés) facilitent la progression. Nous atteignons rapidement, mais après quelques aigreurs d'estomacs (pour Sabine évidemment!!!), un premier col où nous chaussons les crampons. La vue sur la ville éclairée d'Arequipa est impressionnante et nous nous prenons à penser à la chaleur d'un lit douillet quelques milliers de mètres plus bas...
Le froid est vraiment terrible, nous marchons emmitouflés avec tous les vetements que nous avons emportés: chaussettes chaudes en laine, collant termique et pantalon pour le bas, t-shirt thermique, micro-polaire, polaire, doudoune en plumes de canard, veste goretex, bonnet et capuche pour le haut. Nous avons même recouverts nos gants de sacs plastiques pour nous protéger les mains du vent cinglant.
Le froid ne nous permet pas de manger un peu, ni même de boire (de toutes façons l'eau est entièrement gelée dans nos gourdes). Le reveil nocturne, la faim, la soif, le froid ne nous facilitent pas la tâche et nous atteignons, non sans peine, le sommet a 6h30. Le soleil est bien là, quoique un peu en avance! La vue est merveilleuse. Nous sommes fatigués mais contents d'etre là, contents d'avoir réussi!!!

Voici quelques photos (assez peu en fait...)




dimanche 16 août 2009

Cusco et la vallée sacrée

Voici quelques photos de Cusco avant notre visite au Machu Picchu. En quelques mots, pour les incas, Cusco était le nombril du monde et tout l'empire inca rayonnait autour de cette ville. Depuis l'arrivée des conquistadors, l'architecture espagnole imprègne fortement la ville avec notamment la Plaza de armas et ses balcons en bois scuplté au-dessus des arcades et ses nombreuses églises catholiques. Néanmoins, le poids des années incas marque toujours la ville: soubassements, murs, escaliers, ruelles, le tout en pierre monolithique ayant traversé les siècles et affronté avec succès de nombreux tremblements de terre (contrairement aux constructions espagnoles...).



Au retour du Machu Picchu, nous avons fait halte dans la vallée sacrée avant de retourner à Cusco. Toute cette vallée est fortement marquée par la civilisation inca avec de nombreux vestiges à visiter.

Ollantaytambo: cette ville, dominée par une forteresse inca, constitue un des plus bel exemple de l'urbanisme inca. C'est un des rares endroits où les conquistadors ont essuyé une défaite: les incas réfugiés au sommet de la forteresse ont assaillis les espagnols de flèches, de lances et de rochers, les obligeant à battre en retraite dans la boue du fond de vallée inondée par les incas grâce à un réseau de canaux prévus à cet effet. La victoire fut de courte durée, les espagnols revinrent en effet avec une cavalerie 4 fois plus importante...

Ruines agronomiques de Moray: ces ruines incas sont atypiques: elles constituaient un centre d'expérimentation agronomiques. Des terrasses concentriques permettaient de reconstituer une grande variété de microclimats (les terrasses centrales du bas sont beaucoup plus chaudes, on l'a testé...). Des essais de différentes cultures sur ces terrasses permettaient aux incas de déterminer les conditions idéales de culture et de calculer les rendements agricoles, données importantes pour tout l'empire.



Salineas de Maras: ce lieu est fou! Imaginez des marais salants en terrasse à 3000 m d'altitude!
Ces salines étaient déjà exploitées sous l'empire inca. Elles permettent aujourd'hui de produire du sel pour le bétail. Ce sel provient d'une source chaude fortement salée (on l'a goutée, rien à voir avec la Méditerranée!). Déviée vers les terrasses, le soleil et le vent aident à l'évaporation de l'eau et à la formation des cristaux de sel.



Village de Chinchero: notre projet de départ était simplement de voir le marché dominical car, bien qu'intéressantes, le droit d'entrée aux ruines est tout simplement prohibitif! C'était sans compté sur la gentillesse du gérant de notre auberge qui nous a indiqué un passage détourné évitant le passage aux péages!!!
Voici quelques photos...